Newsletter n. 4/22 – Et c’était la pleine lune
Certainement un thème de Carême. Maria Valtorta voit, entend et écrit pour nous. C’est la nuit de la capture, le 24 avril de l’an 34 selon le calendrier grégorien, et Jésus vient de sortir du Cénacle où il a comblé les apôtres et l’humanité des trois plus grands dons qu’il pouvait donner: le commandement de l’amour, le sacerdoce ministériel, l’Eucharistie. Maintenant ils sont sortis et, malgré la pleine lune, la nuit les enveloppe et bientôt l’obscurité spirituelle sera complète. Le ring est prêt, les spectateurs arrivent, les combattants montent à leur place. Le choc est total. La mort et la vie s’affrontent dans le duel final. Et ça finira dans un océan de sang avec l’un d’eux qui ne se relèvera jamais. La vie triomphera, mais elle triomphera à sa manière. Et ce ne sera pas celle de satan ou celle imaginée par les hommes. En attendant, cependant, sur le chemin de Gethsémané, une foule d’idées, de projets et d’échecs parcourent les voix, les cœurs et les esprits des onze. À un certain moment, Jésus répond à saint Jean d’une manière choquante mais vraie: «“Pourquoi, mon Seigneur? Ce sont des mots d’amour”. “De tout amour humain. En vérité, pendant ces trois années, je n’ai rien fait, car tu es encore plus humain que la première heure. Tous les ferments les plus boueux montent en vous ce soir. Mais ce n’est pas ta faute”» (Ev10/602 p. 15). Cette défaite toute humaine doit aussi goûter le Seigneur. Les discours continuent, jusqu’à ce que Jésus demande: «“Et que dit Mannaen?”. “Mannaen dit que cela ne peut pas être vrai et que, si c’était le cas, il vous suivra également dans la torture”». A ce point, Jésus a une réponse adaptée à tous les hommes d’hier, d’aujourd’hui et de demain: «Comme vous avez tous confiance en vous !… Que d’orgueil il y a dans l’homme!» (Ev10/602 p.19). C’est la racine du problème et de tous les obstacles qui nous séparent de la vie éternelle: l’orgueil. Fierté hier, aujourd’hui et demain. Voici le vrai et unique mal. Celui qui le, dit Il est l’Humilité Incarnée et pour cette raison il peut le dire sans crainte d’être nié. L’homme humble voit toujours l’orgueil même s’il ne peut rien faire d’autre que se taire et s’abandonner – “entre tes mains Père je remets mon esprit” – à la volonté de Dieu. L’orgueil est toujours visible aux yeux de l’humble même quand fait tout pour se cacher. Dans ce cas, le test décisif est: «Comme vous avez tous confiance en vous?». L’homme orgueilleux n’a toujours et qu’une confiance en lui-même. Il ne veut l’aide de personne: ni de son prochain et encore moins de Dieu, il croit que sa force, son énergie, son intelligence et la ruse qu’il possède sont capables de le sauver, de le libérer. Mais ce n’est pas le cas. L’orgueilleux ne croit qu’en lui-même, dans la version individualiste, ou en idéologie/parti/nation, dans la version collective. Dans un cas ou dans l’autre, il n’accepte ni le Dieu créateur, ni le Dieu Rédempteur, ni le Dieu sanctificateur.
Par ces mots, Jésus ne méprise personne, mais montre la vérité de manière dur. Plus de fierté, moins d’humilité; moins de fierté, plus d’humilité. Soit l’homme s’abandonne à Dieu et à son Christ d’une manière totale, soit il ne sera jamais humble.
Les trois outils que le Carême met à notre disposition servent à ouvrir la voie au don de l’humilité pour tout homme. Prière, jeûne, aumône: ce trinôme doit être vu comme un instrument pour que l’humilité commence à vivre en nous, se développe, se perfectionne, devienne parfaite aux yeux de Dieu. La nuit de la pleine lune, les apôtres manquaient d’humilité et ils pouvaient même pas compris. Pouvons-nous – vous et moi – comprendre? Plions nos esprits, nos cœurs et nos genoux afin que le Seigneur puisse nous donner l’intelligence, la demande et l’action.